Elle se base en premier lieu sur l'observation des écosystèmes, en particulier des forêts. Le principe est de copier la remarquable dynamique de croissance et de vie, qui constitue ces écosystèmes, pour la réalisation de nos chantiers. Nous utilisons par exemple, différentes strates et couches.
Les couches : Elles sont fonctions de la taille des plantes une fois adultes. On en compte communément sept : les strates arborée, arbustive, arbustive basse, herbacée, muscinale, endogée, et les lianes.
Les strates : Elles sont fonctions du besoin de lumière des plantes. On en compte quatre : les couches émergente, haute, moyenne et basse.
Chaque plante peut se classer dans ces catégories. Par exemple : le cassis est un petit arbuste (couche arbustive basse) et n'a besoin que de quelques heures heures de soleil par journée (strate moyenne). Le figuier est un petit arbre (couche arborée) et a un grand besoin de lumière (couche émergente).
Lors de l'implantation de végétaux, particulièrement lorsque l'on souhaite passer d'une prairie à un système agroforestier, il est nécessaire de prendre en compte la structure et la texture des sols, afin de ne pas se lancer à l'aveugle. Chez Sylvastra nous effectuons une analyse de sol avant plantation. Celle-ci nous renseigne également sur le pH du sol en présence. Ainsi sur un terrain argilo-calcaire nous choisirons des végétaux adaptés au pH (noyer, pommier, cassis...), de même sur un sol acide et sableux (châtaignier, pêcher, kiwi).
Une autre étape indispensable en agroforesterie est la protection du sol. Celle-ci s'effectue, idéalement, tout de suite après plantation. On utilise pour cela un paillage ou "mulch". Celui-ci peut être constitué de différentes matières (paille, foin, broyats...), il va permettre de protéger les racines du froid et de la sécheresse. En se décomposant, il constituera un humus qui va aussi nourrir les jeunes plants en minéraux, et héberger la micro-faune, maillon essentiel pour la mise en place d'une plus grande biodiversité.
En résumé, voici les étapes de réalisation de nos chantiers de plantation :
Observation du site et analyse du sol
Préparation du sol
Plantation des végétaux
Protection des végétaux
Paillage du sol
Suivi et entretien du site
Pourquoi l'agroforesterie ?
Sous nos latitudes, en climat tempéré, n'importe quel terre tend à devenir forêt. Nous pouvons l'observer lorsqu'on laisse un terrain à l'abandon. Celui-ci va être colonisé par une foule de végétaux, d'abord des herbacés, puis des buissons, enfin des arbres. C'est le principe des successions végétales, chacune préparant le terrain pour la suivante. En fin de compte nous arrivons à un boisement, celui-ci constitue le climax. Ce terme définit le dernier état des-dites successions, le plus stable et durable. Mais nous intervenons très fréquemment avant, que ce soit en désherbant un champ avant de semer ou en tondant la pelouse. Nous dépensons énormément d'énergie à lutter contre les processus naturels. L'agroforesterie, au contraire, propose d'aller dans leur sens.
Les forêts sont des biomes complexes, extrêmement riches en biodiversité. Elles sont également très stables et résilientes. Les comprendre nous permet d'obtenir une production nourricière, améliorer nos conditions de vie, tout en aggradant nos sols et en sauvegardant la biodiversité de nos régions.
Il est temps de ne plus se penser en dehors mais de (re)faire partie des cycles fondamentaux de la vie. En plus d’être une urgence collective, il s'agit avant tout d'une vérité scientifique établie.